Présentation :
« Kotéba », c’est la forme de théâtre traditionnel bambara.
Pour cette création, Seydou Boro s’inspire d’un rite, le « Boûgô », qui permet à ses pratiquants de moquer les comportements conflictuels, de dénoncer ou de confesser de mauvaises actions. Sous les traits d’un personnage masqué, la parole est alors libérée, entendue, acceptée et respectée par les villageois.
L’inceste, le viol, l’abus… Comment dire l’indicible ?
Pour ce retour au solo, sa dernière pièce de danseur, Seydou Boro sera ce « diable », dont surgissent voix et états de corps, cette forme humaine et abstraite, traversée par les indignations d’un homme face à l’inacceptable.
« Le diable se joue de nous. Comment peut-on mettre un enfant au monde et vouloir sa mort ? Comment peut-on utiliser le sexe comme une arme de guerre ? Pourquoi sommes-nous des sujets soumis au pouvoir des hommes ? Paroles chorégraphiques, tissées d’images et de gestes, cette pièce, teintée de Vaudou et de Butô, invoque des mots qui claquent et qui dansent. Des récits de vie côtoient des cris de révolte. Cette création est ma dernière en tant qu’interprète. Alors je danse ! »
– Seydou Boro –
« Kotéba », c’est la forme de théâtre traditionnel bambara.
Pour cette création, Seydou Boro s’inspire d’un rite, le «Boûgô», qui permet à ses pratiquants de moquer les comportements conflictuels, de dénoncer ou de confesser de mauvaises actions. Sous les traits d’un personnage masqué, la parole est alors libérée, entendue, acceptée et respectée par les villageois. L’inceste, le viol, l’abus… Comment dire l’indicible ?
Pour ce retour au solo, sa dernière pièce de danseur, Seydou Boro sera ce «diable», dont surgissent voix et états de corps, cette forme humaine et abstraite, traversée par les indignations d’un homme face à l’inacceptable.
«Le Butô et le Vaudou m’ont beaucoup influencé, ils ont en commun cette incarnation du corps, cette énergie mystique et surnaturelle qui s’en dégage. Ce n’est pas moi, c’est quelque chose qui s’impose, par la voie d’une forme de transe et qui change mon état.
Le Butô organique de Sankai Juku, par exemple, me fascine : ces danses des ténèbres qui explorent les entrailles du vivant, ces présences à la fois corporelles et spirituelles. Quant au Vadou, sa particularité réside dans l’influence de l’homme. Ce sont les hommes, ceux qui connaissent les esprits, qui dirigent les pratiques occultes, qui désignent l’objet du rite. Kotéba fait référence au « Bougô », ce rite qui n’est pratiqué que par la société secrète et très fermée des «Yonyonsés ».
Le Vaudou est multiple, je m’intéresse particulièrement aux pratiques de « purification de l’âme souillée ». Ma mère pratique le Vaudou, au Burkina, elle est voyante. Moi, je suis musulman, mais au fond de moi je reste animiste, je crois à ces forces qui incarnent le vivant, les objets. Kotéba, c’est le passage d’un état d’homme ici et maintenant, à un autre, en connexion avec une conscience supérieure. »
Seydou Boro
Distribution :
Chorégraphie – Seydou Boro (Création 2019)
Texte, chorégraphie et interprétation – Seydou Boro
Collaborateur artistique – Bienvenue Bazié
Création lumières – Georgia Ben Brahim
Musiques – Superter, Baaba Maal, Jean-Emile Biayenda, Richard Bona