d’après un roman de August Strindberg dans une traduction et une mise en scène de Élisabeth Chailloux
Présentation :
« À la Saint-Jean, sous le soleil de minuit, « les trolls sont de sortie », dit Strindberg.
C’est une nuit festive et magique, placée sous le signe de l’amour et de la fécondité de la nature. Cadre idéal pour un huis-clos nocturne et tragique entre Julie, la jeune aristocrate, et Jean, le valet de son père, sous le regard de Kristin la cuisinière.
En toute liberté, la fille du comte invite le valet à danser. L’alcool aidant, il arrive ce qui devait arriver… « Vous prenez vos jeux trop au sérieux, c’est ça qui est dangereux ! », lui dit Jean.
À l’orgueil de Julie répond celui de Jean.
Leur affrontement n’est donc pas seulement une lutte des classes, mais également une lutte de pouvoir entre une femme et un homme. Est-ce une illusion de croire qu’on peut échapper à son destin social ?
Dans cette lutte à mort, les mots sont des armes. Les mots séduisent, les mots provoquent. Plus dangereux et tranchants que la lame du rasoir de Jean, les mots peuvent blesser et tuer. Le public va être témoin du « meurtre psychique » de Julie, papillon mortifère pris à son propre piège. »
– Elisabeth Chailloux –
Nous allons traduire au XXIe siècle le projet artistique de Strinberg, auteur génial et visionnaire, celui d’un théâtre laboratoire des relations humaines, un théâtre pour faire exploser les vieilles bouteilles.
Huit clos. Unité de lieu. Mais pas n’importe quel lieu : la cuisine. Strinberg inverse tout. C’est Julie, la fille du comte, qui descend au royaume de Kristin, la cuisinière.
Au sol, des cadavres de bouteilles, une table.
Au commencement de la nuit, Julie se sent libre. Libre de boire de la bière, de danser avec qui elle veut.
Les valeurs sont inversées. Jean le valet sait danser et séduire. Mais surtout Jean sait parler et raconter. Il sait dire le monde d’en bas. Celui des humiliés et des offensés.
Mademoiselle Julie est un concentré de théâtre : une scène unique, une scène continue où Strindberg met bout à bout, sur un rythme précipité, une danse de séduction, le combat entre Jean et Julie, une tentative d’évasion, un casse (le bureau du comte est dévalisé), un tabassage psychologique, la mise à mort d’une bestiole et une fin hallucinée – le tout sans rupture, le temps d’une nuit de la Saint Jean. Le public assiste presque en temps réel à ce voyage au bout de la nuit.
Les acteurs vont travailler la pièce comme un long plan séquence, à éprouver, à improviser, alors qu’à chaque réplique la pièce bifurque, les rapports de force se transforment, comme dans un match de boxe ou un psychodrame.
Distribution :
Texte français et mise en scène – Élisabeth Chailloux
Avec
Anne Cressent
Pauline Huruguen
Yannik Landrein
Scénographie et Lumières – Yves Collet et Léo Garnier
Costumes – Dominique Rocher
Réalisation costumes – Majan Pochard
Son – Madame Miniature
Assistanat à la mise en scène – Pablo Dubott